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L’art graphique : artisanat ou art noble

Peut-on encore aujourd’hui, penser ou dire que l’art graphique est un art mineur ? À l’heure où publicités et médias nous inondent de messages de consommation sans aucune limite, le graphisme est présent partout dans notre quotidien, en faisant nos courses, en marchant dans la rue, en regardant nos feeds de réseaux sociaux… Le graphisme est partie prenante de tous les messages que nous assimilons sans même nous en rendre compte chaque jour.

Alors, ne pourrait-on pas reconsidérer la place de l’art graphique dans le monde de l’art ? N’est-il pas central dans nos modes de consommation au point d’être un art à part entière ? Bousculons les frontières pour analyser quelle place a réellement l’art graphique aujourd’hui.

Un peu d’histoire…

L’art graphique n’est pas une invention moderne, mais bien le mode d’expression le plus ancien. Il nous vient du fond des temps, depuis la préhistoire et les traces de mains déposées à l’argile sur les parois des grottes oubliées. Évoquer un sentiment, une émotion, transmettre un savoir, un vécu, raconter une histoire, invoquer des forces magiques : l’art graphique est déjà partout.

Il va ensuite se développer grâce à l’apparition de l’écriture, s’enrichir de ses signes et sigles, reflets de cultures et de richesses propres à chaque territoire, mêlés d’histoire.

Bien plus tard, Gutenberg en fera un art à part entière, en diffusant à grande échelle le foisonnement des enluminures, des boucles et entrelacs, des coups de plumes sur des lettrines qui ne demanderont qu’à être simplement admirés.

La révolution industrielle achèvera de jeter un véritable coup de pinceau sur l’art graphique. On distingue alors les arts mineurs des arts majeurs, ceux du matériau et de l’objet fait par l’artisan, de l’œuvre unique pensée comme telle par l’artiste.

Erreur de vocabulaire alors, qui voudrait nous faire croire que l’un serait supérieur à l’autre. Les années 50 auront la peau de ses poncifs pour affirmer l’art graphique comme étant un art à part entière en faisant des graphistes de véritables artistes reconnus.

L’art graphique ou la fin des frontières entre les arts

De nos jours, les médias et la publicité, la société de consommation nous noient chaque jour un peu plus dans l’art graphique omniprésent. Nous le voyons sans le voir, nous l’admirons et le vivons dans notre quotidien sans heurts. Il laisse pourtant des traces indélébiles sur nos modes de consommation et notre façon de voir. Objet, carte, affiche, publicités, médias… l’art graphique est partout. Porteur de message, de tendance, vecteur de consommation ou de message incitant à l’action, l’art graphique n’a plus de frontières, ni dans le message ni même dans la construction de « l’objet » artistique. Les matières passent d’une discipline à l’autre. Carton, papier, plastique, support numérique… on se moque bien de respecter les codes anciens, l’essentiel réside dans sa force émotionnelle, dans sa compréhension intellectuelle, dans sa qualité créatrice.

Quand le graphisme devient un Art

Le graphisme est un art à part entière et n’a plus à prouver quoi que ce soit. Peu importe qu’on veuille le juger mineur ou majeur, noble ou pas. Le graphisme s’expose et trouve sa place autant sur les murs de nos rues, dans les pages de nos magazines que sur les murs des galeries d’art. Andy Warhol avait bien avant tout le monde voulu casser les codes et montrer l’art graphique comme étant une réelle puissance créative, vectrice d’émotion tout autant que de message formel. Bien d’autres après lui suivront son exemple, et ce, quel que soit le support ou le mode de diffusion : dessins de presse exposés en galerie, affiches numérotées et créées comme œuvres à part entière…

Le graphisme, bien qu’étant un savoir-faire, est un art tout simplement, il est le beau, il est l’émotion, il est accrocheur. Objet unique ou multiple, il permet à l’art de redessiner ses propres frontières. Il définit de nouveaux codes, reflet de nos sociétés et de notre regard sur le monde.

L’art graphique est au cœur de notre quotidien. Mais il est aussi un art à part entière lorsqu’il s’affiche, s’expose, s’admire, se contemple, se collectionne.

Entre œuvre d’art et œuvre de communication, la limite tant à disparaitre. L’art graphique s’infiltre dans nos vies, les rôles changent, les lignes bougent. Les codes de nos vies modernes donnent une autre dimension à l’art qui modifie notre façon de voir et de ressentir l’émotion artistique.

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