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L’écriture inclusive : cauchemar ou renouveau pour les graphistes ?

La généralisation de l’écriture inclusive a fait naître de nombreux débats. Elle a pour ambition de mettre à l’honneur l’égalité des sexes. L’écriture inclusive semble avoir trouvé sa place assez vite dans nos petites habitudes et permet aux graphistes d’innover. N’est-elle pas pour autant une nouvelle source d’exclusion ?

C’est l’heure du bilan !

L’écriture inclusive, terreau d’innovation graphique

Il est vrai que l’écriture inclusive est assez intuitive. Cette nouvelle pratique est rentrée assez vite dans nos mœurs. On la voit sur les réseaux sociaux, dans les newsletters, sur les affiches, les cartes d’invitation et même dans nos carnets.

Pour certains graphistes/typographes, c’est aussi l’occasion de réinventer la typographie. Parce que mettre simplement un point et des lettres à la fin des mots ne suffit pas… Autant le faire bien, en y mettant du style, et en faisant de l’écriture inclusive un véritable atout graphique. Les idées fusent, stylets, graphites et autres tablettes graphiques se mettent en effervescence pour imaginer des polices aussi belles et inclusives les unes que les autres. Les lettres dansent, autour du point qui marque et sépare tout en mariant le masculin et le féminin. On joue avec les signes et on donne du caractère. Voilà l’art graphique mis au service des mots et du genre, de la lisibilité, de la clarté du message.

Quand l’inclusion crée l’exclusion…

Si l’écriture inclusive semble jouer un rôle volontiers positif dans la représentation des genres, elle peut aussi jouer le jeu parfaitement inverse.

Qu’en pensent les DYS ? On estime qu’il y a en France entre 5 et 10% de la population qui serait concernée par ces troubles : inversion des lettres, des sons, confusion et difficulté de lecture, fautes d’orthographe… Ces troubles tels que la dyslexie, la dysgraphie et la dysorthographie sont aujourd’hui connus. Ils commencent enfin à être pris en compte par le système éducatif (c’est pas trop tôt). Néanmoins, l’écriture inclusive est un vrai cauchemar pour tous ceux qui en souffrent. Certes, ça se soigne, du moins ça se corrige. Pour autant, les difficultés sont réelles et la graphie inclusive exclue de fait, une bonne partie de la population, autant parmi les utilisateurs que parmi les graphistes.

Et pour les autres, on peut aussi se demander si l’écriture inclusive est réellement utile. Si elle permet vraiment de faire disparaitre les différences et les inégalités entre masculin et féminin. Même en jouant la carte du beau, du graphique, du style, il ne peut y avoir d’inclusion sans éducation. L’écriture inclusive est partout tant et si bien qu’on finit par ne plus la voir. Le combat est donc inutile, oublié, voué à l’échec.

L’éducation plutôt que l’inclusion

Objet graphique, stylisé, artistique, l’écriture inclusive est une source incroyable de créativité. Bien au-delà de son rôle d’inclusion, elle peut être un parfait atout pour appuyer le message et donner un nouvel élan aux contenus texte.

Pour autant, rien ne peut remplacer l’éducation, la réflexion et le bon sens pour enfin mettre sur le même niveau féminin et masculin, sans se poser de question, sans avoir besoin de jouer des coudes pour placer un point au bon endroit. Et la question se pose réellement de savoir si la graphie inclusive a du sens, alors même qu’elle exclut d’emblée ceux qui subissent au quotidien les affres des troubles DYS.

Quant à savoir si l’écriture inclusive est une atteinte à la beauté de la langue française, c’est un autre point de discorde…

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